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TOURNEE ET RESIDENCE ARTISTIQUE EN AFRIQUE DE L’OUEST

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Cette rencontre entre jazz et musique hindustani n’est pas à proprement parler une nouveauté absolue, et de nombreux musiciens de jazz contemporain s’y sont essayés (John Coltrane, John Handy, Charlie Mariano). En ce début du 21e siècle où dominent les enjeux économiques, notre nouveau projet s’inscrit dans la volonté de rapprocher les cultures pour favoriser une communication autre que celle dictée par le marché ; à travers une création artistique, il propose le rapprochement de cultures qui ont rarement eu l’occasion de se rencontrer jusque-là, celles de l’Inde et de l’Afrique.

C’est ainsi qu’est né le projet d’une tournée en Afrique de l’Ouest avec <Around India> : trois musiciens indiens, trois jazzmen suisses, un percussionniste d’origine algérienne pour une semaine de résidence artistique au Burkina Faso. Le but envisagé est la réalisation d’une création collective poly-culturelle, élaborée dans le cadre d’ateliers organisés avec des musiciens locaux professionnels à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso.
Suivant le développement et le succès de ce projet, il pourra ensuite faire l’objet d’une tournée en Suisse et dans les pays voisins.

PROJET

Tournée de concerts pendant 8 jours

6 Concerts dans quatre villes différentes (par ex. Bamako, Ségou, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso)


Résidence à Bobo-Dioulasso

5 jours intensifs d’échanges interculturels et de partage de connaissances avec 6 à 8 musiciens professionnels locaux invités, suivi d’un concert le dernier jour.

  • 1 atelier de 3 jours avec les musiciens suisses.
  • 1 atelier de 3 jours autour de la musique hindustani et africaine traditionnelle
  • 1 rencontre de 2 jours entre les deux ateliers
  • 1 concert final avec les thèmes abordés pendant la résidence doublé d’un enregistrement digital et vidéo.
  • Les morceaux abordés seront issus du répertoire de l’orchestre <Around India> tout en laissant de la place aux propositions des musiciens africains.
  • Un échange de matériel musical se fera quelques mois avant la résidence de manière à ce que tous les musiciens puissent se préparer.
  • 1 atelier de technique et conseils pour instruments à vent sera parallèlement organisé en fonction de la demande des musiciens qui les pratiquent.
  • 1-2 spectacles de kathak et un atelier d’initiation au kathak avec des danseurs locaux sont prévus également.

 

RESIDENCE A BOBO-DIOULASSO


Pourquoi avec des musiciens de l’Inde?

L’Afrique de l’Ouest est friande des films de Bollywood ; elle est en cela comparable aux peuples arabes et maghrébins. Si la culture indienne est donc présente, il est rare que des musiciens se soient produits sur scène. Ainsi, amener des artistes indiens en Afrique, c’est faire découvrir la richesse d’une culture multimillénaire dans laquelle le rythme est tout autant, mais différemment, au centre de la musique. La transmission orale de la musique indienne est également l’apanage de la musique africaine, et ces multiples similitudes peuvent facilement créer des passerelles, favorisant la découverte de nouveaux matériaux rythmiques et mélodiques.

Les Mishra ont participé depuis leur première venue en Suisse à différents projets de rencontres inter-culturelles : le projet « De Bénarès à Jerez », par exemple, qui fait se rencontrer les danses kathak et flamenco, a remporté un grand succès sur de nombreuses scènes européennes. En tant qu’invités réguliers des stages d’été organisés par les Ateliers d’Ethnomusicologie « La croisée des cultures » ils ont rencontré des artistes du monde entier, avec lesquels ils ont réussi à dialoguer et proposer une approche poétique commune. Leur ancrage dans la tradition, leur virtuosité et leur facilité à communiquer en font des interlocuteurs privilégiés pour les projets de décloisonnement entre genres musicaux. Les deux percussionnistes sont de plus, et avant tout, d’extraordinaires danseurs de kathak, et quand on sait l’importance de la danse dans la culture africaine, on ne peut que s’impatienter devant la richesse potentielle de ce dialogue à venir.


Pourquoi le jazz ?

Dans sa capacité à improviser dans toutes les situations, à synthétiser, arranger et diriger, le musicien de jazz a dans son essence les atouts essentiels pour maîtriser les formes naissantes et les rendre possibles.


Pourquoi Around India ?

Chacun des musiciens suisses de <Around India> a, en plus d’une grande maîtrise instrumentale, la pratique de multiples langages musicaux (jazz, classique, contemporain, oriental, électronique) et une longue expérience d’enseignant. Ils ont chacun participé à de nombreux projets transculturels ou simplement transversaux, et l’ensemble de ces qualités les désignent comme les meilleurs partenaires possibles pour un tel projet.

Enfin, et par la présence dans cet ensemble d’un musicien d’origine algérienne Ammar Toumi, passionné de tous les instruments de percussions du monde, rompu à la pratique de multiple musiques (arabo-andalouse, Gnawa, hindustani, turque…), il existe déjà une présence de l’Afrique au sein de l’orchestre, quelqu’un dont l’ancrage profond est au sein même de l’âme africaine.

 

Pourquoi Bobo-Dioulasso ?

Cet ancien carrefour commercial du royaume du Mandingue a été de tout temps un creuset culturel d’importance. De nombreuses ethnies s’y sont installées, cohabitant dans le respect des coutumes de chacun, faisant éclore un véritable art de vivre bobolais. Bobo-Dioulasso a vu naître des artistes de grand talent et demeure la référence pour le maintien des traditions dans la pratique de la musique africaine. En plus de cet enracinement premier, la présence de jeunes musiciens créatifs et passionnés de musique actuelle a ouvert une scène très dynamique, qui génère de multiples formations de reggae et de rap africain. C’est ainsi que beaucoup de musiciens célébrés sur les scènes internationales vivent dans ses quartiers : Mahama Konaté, Adama Dramé, Farafina, les Frères Coulibaly, etc.

Depuis plus de vingt ans, nombre de ces musiciens de Bobo-Dioulasso vivent à Genève où ils ont rendu populaire leur musique et leurs danses traditionnelles. Des liens féconds unissent les populations suisses et celles du Burkina Faso, où en plus de ces liens culturels et affectifs, plusieurs projets d’aide au développement se sont développés depuis des décennies, financés entre autres par la DDC.

Malheureusement, ces dernières années, Bobo-Dioulasso vit dans une sorte de semi-léthargie car tous les pouvoirs économiques et politiques se sont concentrés à Ouagadougou, la capitale. L’exode des réfugiés de Côte d’Ivoire, venus en masse s’installer dans le pays, le manque de dynamisme des échanges commerciaux, ajoutés à la grande précarité ordinaire vécue par tout le peuple burkinabé, concourent à miner la vie culturelle de cette ville autrefois florissante. Dans ce contexte, désastreux, il est pratiquement impossible de vivre de son art à Bobo-Dioulasso, et sans les tournées internationales ou la migration vers la capitale, la vie de la plupart des artistes locaux serait catastrophique. Proposer Bobo-Dioulasso pour accueillir ces échanges artistiques est une façon de rendre hommage à sa capacité d’accueil et à sa convivialité ; c’est un encouragement pour que la vie culturelle y retrouve un second souffle nécessaire et bienvenu.

Par ailleurs, en tant que seconde ville du pays, il est évident que les frais de séjour et d’hébergement y seront moins élevés que dans la capitale, et comme le festival « Yeeleen » s’y tient chaque année au mois de décembre, il est possible d’envisager l’intégration d’une partie de ce projet dans le cadre même du festival.


Pourquoi avec Astrid Stierlin ?

En 1982, Astrid Stierlin faisait figure de pionnière en organisant à Genève des stages, des concerts, et déjà des animations scolaires avec les musiques et danses traditionnelles venues d’Afrique de l’Ouest. Pendant plus de dix ans, elle a construit des passerelles entre le Burkina Faso et la Suisse en représentant plusieurs groupes africains. Riche de cette expérience, Astrid Stierlin s’est consacrée depuis à faire connaître d’autres cultures du monde, et c’est ainsi qu’elle a conçu le stage d’été « la Croisée des cultures ». Organisé dans le cadre des Ateliers d’ethnomusicologie, ce stage propose des cours de danse et de musique du monde entier.

C’est dans cet esprit qu’elle a participé dès le début, à l’élaboration du projet <Around India>, et c’est par ses contacts personnels avec l’ambassade suisse et les organisations gouvernementales indiennes que la tournée en Inde a pu être organisée. C’est elle qui en a élaboré le projet, qui, à l’évidence, s’intègre parfaitement dans la dynamique de son travail, et qui consiste à favoriser les dialogues interculturels à travers le monde.